Un soir de retrouvailles et de "total relax", pataugeant dans les eaux claires de la mer de Chine à la lueur de la pleine lune, on s'est dit... et pourquoi pas?

 

Pourquoi ne pas faire, à moto, le trajet entre notre bonne vieille Europe et cette Asie si envoûtante. Pourquoi ne pas voir de nos yeux toutes ces merveilles, toutes ces cultures que nous survolons d'habitude. Et surtout, pourquoi ne pas se donner la chance et les moyens de le faire...ne serait-ce qu'une seul fois !

 

C'était une nuit de juillet 2009, quelque part au royaume de Siam ....

CAP EAST 2011 CAP EAST 2011 20 Pays en moto
150 jours sur les routes de l'Europe à l'Asie
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TURKMENISTAN

Güvanch, notre guide....toute une histoire !

 

 

Quelques kilomètres séparent la frontière de la capitale Ashgabat, et à l'entrée de la ville nous sommes stoppés par un contrôle de police. C'est là qu'on nous apprend qu'il nous est impossible de circuler dans le pays sans un guide officiel. D'ailleurs le flic en civil ne comprend pas bien comment nous avons passé la frontière sans notre guide. Comme nous avions le numéro de téléphone de la personne censée nous attendre à la douane, le flic contact cette dernière, et ni une ni deux notre guide se pointe au check-point. Une fois les présentations faites, il nous amène à notre hôtel, un 5 étoiles fleuron des années communiste. Ici c'est sûr, ils n'ont pas les même étoiles que chez nous...!

 

A l'hôtel c'est l'occasion de faire plus ample connaissance avec notre guide, Güvanch, un gars fort sympa qui n'a pas l'air de vouloir nous embêter, mais les ordres sont les ordres, et il doit nous accompagner où que nous allions, et ceci jusqu'à notre sortie de territoire.

Refus catégorique de notre part! Nous voyageons seuls et ce sera également le cas au Turkmenistan..!

Face à nos arguments, Güvanch nous remet les documents nécessaires à notre transit et nous laisse nous débrouiller seul. Mais tard dans la soirée, Güvanch se pointe à notre chambre d'hôtel, la mine plus pâle encore que la ville dans laquelle créchons et nous explique que son patron ne lui laisse pas le choix, sous peine d'amende pour son entreprise, il doit nous accompagner jusqu'à la frontière Ouzbèke.

 

Güvanch nous explique également qu'il est dans le métier depuis quelques jours seulement et qu'il ne sait pas trop quoi faire avec nous... Le pauvre, on ne doit pas être des clients faciles pour ses débuts! Nous ne fléchissons pas, pour nous il est exclu de devoir être escorté pour chacun de nos faits et gestes.

 

Le lendemain, nouvelle réunion avec Güvanch, et le malheureux est à bout, il n'a pas le choix..il doit rester avec nous...ordre de son tout-puissant. Nous lui proposons donc un "deal". Il nous accompagne...OK.., mais comme passager sur une des motos. Güvanch accepte de suite.

Nous le retrouvons le lendemain matin, armé d'un bonnet en laine comme casque. On lui donne une paire de lunettes et un protège cou et on l'installe sur ma moto, Crothe quant à lui récupère quelques un de mes bagages pour faire un peu de place au passager.

20 km après et un arrêt essence, Güvanch abandonne. Il prend peur des 600 km encore à faire dans la journée, et je le comprend.

Il décide de rentrer en ville en taxi et de sauter dans le premier avion pour Turkmenabad, la ville frontalière où nous nous rendons.

Après maintes recommandations d'usage concernant les contrôles de police que nous allons avoir, concernant l'état des routes et la traversée du désert où vaches et chameaux ne regardent pas avant de traverser la chaussée, nous laissons Güvanch en plan et continuons notre route, comme prévu.

 

Aahh, sacré Guvanch. il avait raison concernant l'état des routes et les vaches et chameaux, au beau milieu du désert, traversant la route. Mais il s'est complètement planté concernant les contrôles de police. Juste une fois nous nous sommes fait arrêter, et le flic nous a demandé de repartir en ouvrant la poignée des gaz en grand, il voulait entendre rugir les moteurs mais n'a rien contrôlé de nos papiers...bizzar ce pays..!

 

Bref, après plus de 600 km de rodéo sur les routes du Turkmenistan, nous retrouvons notre sympathique guide le soir, par hasard, dans notre hôtel à Turkmenabad.

Casse-croûte et petite bière dans la chambre d'hôtel (profitons, nous ne sommes plus en Iran..) quelques mots avec Güvanch sur le programme et le passage de la douane le lendemain, et tout le monde va se coucher, après une journée bien remplie, pour notre guide comme pour nous!

Güvanch nous organise un p'tit déj sur le pouce et saute dans un taxi en direction du poste frontière. Tout doit aller vite car il n'a que quelques heures avant de prendre son avion pour retourner à Ashgabat.

 

Arrivé à la douane, Güvanch nous remet les documents de douane et nous demande si nous pouvons nous débrouiller seul, car il est déjà en retard pour son vol. Documents en main, nous passons la douane sans que personne ne nous aie demandé où était notre guide et sans avoir eu a présenter les papiers de douane.

...tout ça pour rien...! quelle foutaise le Turkmenistan, mais un grand merci à toi, Güvanch! Tu as pris des risques avec ton emploi pour nous rendre notre séjour plus agréable et surtout moins contraignant, nous ne l'oublierons pas! A une prochaine fois!

Ashgabad, ville blanche...ville morte

 

 

On l'avait lu, on nous l'avait dit, mais là...ça dépasse l'imaginaire!

 

Ici à Ashgabad, tout est blanc. Des quartiers entiers sont construits en marbre blanc, et une armée de femmes balaye sans arrêt les routes, le parcs, les parkings...balaye tout, à la main.

Ici à Ashgabad, on balaye même l'eau de pluie..si si, et même avant qu'il ai arrêté de pleuvoir, C'est surréaliste, c'est juste du n'importe quoi..!

 

Les gens également, pour la plupart, sont aussi blancs et froids que leur marbre, comme des petits soldats programmés, nettoyant leur véhicule dès qu'ils ont une minute de libre, sous peine d'être amendable pour voiture sale.

Même tenue vestimentaire, même coupe de cheveux, même attitude... on croirait voir les méchants agents dans le film Matrix

 

Durant la journée les rues se remplissent de véhicules, mais très peu de piétons, mis à part les balayeuses et les flics qui font la garde tous les 100 mètres dans les rues et aux carrefours. Et la nuit venue, la ville se vide...plus de voiture, aucun piéton ou presque, laissant ces grandes avenues blanches abondamment éclairées sans vie, mis à part les flics, toujours les mêmes, faisant la garde d'on ne sait quoi...

 

Ashgabad c'est tellement désolant, qu'on a même pas pensé à prendre des photos, trop pressés que nous étions de quitter cette ville sans vie, aseptisée et complètement inhumaine.

Le désert de Karakoum

 

 

Pour rejoindre l'Ouzbekistan depuis Ashgabad il n'y a que deux routes principales. La première partant plein Nord à travers le désert, passant par Urganch et arrivant à la ville historique de Khiva (Ouzbikistan), et la seconde partant sur l'Est, prise entre les bords du désert de Karakoum et la massif montagneux de Köpetdag, frontière naturelle avec l'Iran, jusqu'à la ville de Marvy, puis remontant au Nord en traversant le désert jusqu'à Turkmenabad. Nous choisissons cette deuxième voie afin de regagner un jour ou deux, perdu à Mashhad en Iran.

 

Notre guide Güvanch laissé derrière nous sur le parking de la station d'essence, nous voilà en route pour un trip de plus de 600 km à parcourir dans la journée, et il est déjà passé 11 heure du matin... c'est sûre, on est pô des lève-tôts !

 

La route..un vrai rodéo. Trous, bosses, chaussée défoncée, bref jusqu'à Marvy et l'entrée dans le désert, nous sommes assis sur un énorme vibromasseur.

Petit arrêt lunch au bord de la route et vidange de la Suz à Crothe, et là on voit arriver un motard, sur une vieille Honda 600 mono-cylindre. C'est Harry, un allemand parti du Kenya et rejoignant son épouse à Dushanbé. Chapeau Harry, toute cette route seul, il faut le faire!!

 

Nous faisons la route jusqu'à Marvy avec lui puis continuons seul notre trip à travers le désert de Karakoum.

 

Il est déjà tard et la plus grande partie du désert nous la traversons de nuit, et là...c'est pas du gâteau! Troupeaux de vaches et colonnes de chameaux seuls, au beau milieu de la route. Ca fait tout drôle de se retrouver nez à nez avec un chameau et de slalomer entre les vaches, nous on a plus l'habitude d'éviter les chiens sur les routes :-)

Tard dans la nuit nous arrivons enfin à Turkmenabad et retrouvons notre guide.

 

Le lendemain nous seront en Ouzbekistan...enfin!

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