Un soir de retrouvailles et de "total relax", pataugeant dans les eaux claires de la mer de Chine à la lueur de la pleine lune, on s'est dit... et pourquoi pas?

 

Pourquoi ne pas faire, à moto, le trajet entre notre bonne vieille Europe et cette Asie si envoûtante. Pourquoi ne pas voir de nos yeux toutes ces merveilles, toutes ces cultures que nous survolons d'habitude. Et surtout, pourquoi ne pas se donner la chance et les moyens de le faire...ne serait-ce qu'une seul fois !

 

C'était une nuit de juillet 2009, quelque part au royaume de Siam ....

CAP EAST 2011 CAP EAST 2011 20 Pays en moto
150 jours sur les routes de l'Europe à l'Asie
NOS PARTENAIRES

LE CHOIX DU TRACE

 

Départ de Lausanne, en Suisse, et arrivée à Bangkok en Thailande. Entre ces deux villes : 10'000km à vol d'oiseaux et autant de chemins pour les parcourir.

 

L'idée initiale, et un des points culminant de cette future aventure, devait être le passage de l'Hymalaya par le Tibet et la Chine pour atteindre Xi'ian et ses milliers de soldats de terre, et ensuite la traversée des fabuleux plateaux de Guyan pour enfin rejoindre Hong-Kong.

La traversée des hauts sommets hymalayens nous obligeait à partir de Suisse à mi-mars afin de franchir l'Hymalaya à la meilleure saison, au début du mois de juin.

LES PREPARATIFS

Oublions la Chine et ses merveilles

 

C'était sans compter avec les difficultés et les aberrations administratives chinoises.

Traverser ce grand pays avec son propre véhicule n'est pas impossible, mais relève du parcours du combattant, et le coût est astronomique.

- Changement de l'immatriculation de nos véhicules.

- Permis de conduire chinois.

- Formalités administratives ne pouvant être faites que par un petit groupe d'agences agrées, appliquant des prix exorbitants.

- Emploi d'un guide chinois, pour qui nous devons louer une moto, le loger et le nourrir, et surtout nous aurions eu l'obligation de nous coltiner ce "niolu" pour qui le "cahier de route" est de nous en montrer le moins possible.

Bref, une traversée de Chine d'une durée de 25 jours environ nous aurait coûté environ € 5'000.- par moto, sans compter nos propres besoins, alors...oublions la Chine pour cette fois-ci...

 

 

 

 

Les alternatives à la Chine

 

Pour rejoindre l'Asie du Sud Est depuis l'Orient, sans passer par la Chine, il n'y pas 36 solutions. La voie la plus logique et la plus courte est de traverser l'Inde, mais cela implique de traverser également l'Afghanistan et (ou) le Pakistan.

Hors de question au vu des risques actuels!

 

Une autre solution est de charger les motos dans un avion cargo en Asie Centrale et d'aller se poser directement en Asie de Sud Est.

 ..bof.. pas trop top cette solution...

 

L'alternative que nous avons choisi, est de contourner la Chine par le Nord, en traversant la Mongolie d'Ouest en Est. Longer une partie du fleuve Amour en Sibérie et d'emprunter un ferry pour aller jusqu'à l'île de Sakhaline. De là, quelques heures de barbotage sur un second ferry nous permettra de rejoindre le Japon.

Pour quitter le Japon, nous sommes obligés de faire une grosse entorse à notre souhait de tout parcourir à moto, et nous devrons charger nos montures dans un avion cargo à destination du Vietnam.

 Ainsi la Chine est contournée.

 

 

 

 

La route, plus en détail

 

L'étape suivante à été de nous documenter sur les différents pays que nous allions traverser.

Beaucoup, beaucoup de documentations, des kilos de livres, des heures et des heures sur internet, et trop d'endroits à voir absolument...!

 

Au prix de certains choix difficiles, nous élaborons un itinéraire de base, relativement précis, mais qui nous laissera la liberté de l'adapter ou de le raccourcir si nous dérapons dans le planning.

 

Ce "road book" de base nous permet d'établir les lieux et les dates des passages en douane, référence indispensable à l'établissement des visas ainsi qu'à la logistique de voyage dans son ensemble.

 

Sachant que nous aurons environ 30'000km à parcourir en 5 mois, y compris les jours "perdus" (repos, lessive, visite, service et réparation moto...et tous les imprévus..) cela nous impose un plan de route assez tendu.

 

La liste des pays que nous prévoyons de traverser

 

Départ de Lausanne en Suisse, Italie, Slovénie, Croatie, Bosnie, Monténégro, Albanie, Macédoine, Grèce, Turquie, Iran, Türkmenistan, Ouzbekistan, Tadjikistan, Kirgistan, Kazakstan, Russie, Mongolie, Russie (à nouveau), Japon, Vietnam, Laos, Cambodge et Thaïlande pour finir à Bangkok, d'où les motos seront rapatriées en Europe par avion.

 

Soit 23 pays, environ 30'000km et 150 jours à disposition :-)

 

 

 

 

LE CHOIX DES MOTOS

 

Moments sympas des préparatifs, le choix des bécanes.

Les discussions chez les marchands, les essais route..et terrain..l'imagination qui galope..

 

L'idée première était de partir avec deux vieilles montures, style Ténéré ou Africa Twin, qu'il aurait fallu retaper et que l'on vendrait arrivé à bon port.

Notre choix était guidé par un budget raisonnable et par la simplicité de la mécanique...aahh ces bons vieux carbus..!

Et en fin de compte nous avons opté pour deux motos neuves, et différentes en plus de ça.

 

Partir avec deux machines identiques simplifie les choses, mais bon...

Voilà... une Suzuki DL650 v-storm et une BMW R1200GS Adventure, toutes deux flambant neuves. Ces deux là, pas question de les brader une fois la route terminée, on les ramène en Europe :-)

 

 

 

 

 

 

NAVIGATION - LES CARTES

 

Le contrôle des cartes

 

Comme les cartes soviétiques ne datent pas d'aujourd'hui, il est nécessaire de contrôler leur justesse dans certaines régions où la topographie a peut-être été modifiée (construction de barrage et donc inondation d'une région, suppression de court d'eau...etc..)

 

Le but est donc de comparer l'exactitude des vieilles cartes topo avec la nouvelle base de données de Google Earth par exemple.

Il suffit de superposer une carte topo sur une zone de Google Earth, en appliquant très précisemment la correspondance des données de géo-référence, et le tour est joué.

 

On obtient par transparence une vue actuelle des routes, des courts d'eau des bâtiments existants, sur notre carte topo russe.

Cerise sur le gâteau, notre carte topo épouse le relief 3D de Google Earth.

 

 

 

 

NAVIGATION  -  LE ROADBOOK

 

Un roadbook c'est bien, mais lorsqu'on est de vrais amateurs, comme nous, on s'y perd vite...on ne sait plus très bien où on est dans le suivi des indications, et pour finir on demande son chemin au premier venu.

 

Mais voilà, en Iran, en Ouzbekistan ou mieux encore en Mongolie, le premier venu ça ne court pas les rues, ni même les pistes

Alors on a déniché un lecteur roadbook GPS qui sait, lui, où il en est, et qui nous le fait savoir.

Petite merveille de précision et surtout de flexibilité, le "TRIPY 2" sera notre meilleur ami durant les 5 mois de notre périple.

 

De plus, nous tenons à remercier vivement l'équipe de Tripy pour sa disponibilité et pour l'aide et les astuces techniques qu'elle nous a apportée. En plus...y sont sympa chez Tripy, c'est toujours agréable et c'est pas le cas partout ;-)

 

 

 

 

Etablir le roadbook

 

Un jeu d'enfant. En ouvrant nos cartes topo (géantes) avec le programme "Ozi Explorer", nous avons à l'écran une "map" calibrée.

 

Maintenant, par simple clics successifs nous créons une trace (suite de points actif formant une polygonale) épousant au plus près les routes, les chemins ou les pistes que nous voulons suivre.

 

Sur cette trace, aux endroits importants tel que les changements de direction, bifurcation ou simplement aux points d'intérêt, nous y insérons des "WP" (WayPoint).

Les WP nous serviront par la suite à créer des icones, ou pictogrammes, représentatifs d'une direction à suivre ou d'un point d'intérêt.

Les pictogrammes seront ainsi visibles à l'écran de notre TRIPY lorsque nous nous rapprochons de leur position réelle (définie sur la map par le WP respectif).

C'est du chinois...?.!  En fait c'est très simple.

 

La capture d'écran ci-contre  montre un essai que nous avons effectué pour tester et nous habituer à la bête. La carte est volontairement foncée pour mieux y distinguer notre trace.

La trace est en rouge, elle comporte des points (actifs) en blanc. Cette polygonale est parfaitement superposée sur la route que nous voulons emprunter. Les courbes réelles de la route sont en fait des successions de petites lignes droites, mais les points remarquables sont parfaitement placés sur la carte.

Ensuite on y ajoute des WP, en jaune, aux endroits remarquables.

 

Une fois la trace et les WP définis, nous copions le tout sous un fichier type *.gpx.

Ce fichier peut être lu par Google Earth, Google Map, et surtout par le softwear de gestion du Tripy 2.

 

Une fois le fichier *.gpx ouvert sous le programme RoadTracer, notre trace ainsi que les WP apparaissent, seuls, sans le fond de carte.

A ce stade nous n'avons plus besoin de la carte, car les données TRACE + WP sont géo-référencés et donc peuvent être localisés in situ.

Il ne nous reste plus qu'à créer un pictogramme pour chaque WP, et notre roadbook est terminé.

C'est en quelque sorte un navigateur GPS personnalisé, que nous créerons chaque jour pour la route du lendemain ;-)

 

Sur cette capture d'écran, on y voit notre trace (sans fond de carte) et le pictogramme créer pour le WP numéro 21. Ici un double changement de direction, distant de 600m, avec entre les deux une église au bord de la route.

 

Le roadbook étant bouclé, il suffit de connecter le Tripy au laptop, exporter le fichier roadbook (*.trb) dans le GPS et nous sommes prêts à continuer notre route...

 

L'objectif est d'obtenir le maximum de documents avant le départ de Lausanne, ce sera tout ça d'économisé en temps durant le voyage.

 

 

 

 

Les Visas

 

Nous devons obtenir des visas à partir de l'Iran, pour chaque pays jusqu'au Japon, et ensuite le Vietnam, le Cambodge et le Laos ne nous épargnent pas non plus.

Soit un total de 11 visas.

Difficile à obtenir au vu du délais de validité que nous demandons, nous sommes amenés à demander certain visas en business.

Afin de nous alléger de toutes ces formalités fastidieuses, nous avons pris une agence de voyage spécialisée dans l'obtention des visas pour les pays de l'ex bloc soviétique.

Le temps estimé pour recevoir les 9 premiers visas (de l'Iran jusqu'au Vietnam) est de 2mois. Espérons que ce délais ne soit pas trop erroné car nous n'avons prévu que quelques jours de marge d'ici au jour prévu de notre départ.

 

 

 

 

Carnet de Passage en Douane

 

Le CPD est un document nécessaire pour le passage de notre véhicule à la douane de certains pays.

Sur notre tracé, ce CPD sera obligatoire pour entrer en Iran et au Japon.

Il s'obtient normalement auprès du TCS (pour la Suisse). Il nécessite le dépôt d'une caution de garantie à hauteur de 100% de la valeur du véhicule et le payement d'environ € 200.- pour le passage de chaque pays.

 

 

 

 

Les assurances

 

Casco..RC..etc.. toutes les assurances et toutes les options sont valables en Europe, en Russie et en Turquie quand tout va bien, et au delà c'est un grand trou noir.

Il nous faudra contracter, en arrivant dans chaque pays, une assurance moto et RC moto. Certains postes de frontière ont un service délivrant des assurances temporaires. Quand ce ne sera pas le cas, nous devrons rallier au plus vite la ville la plus proche pour obtenir une assurance valable dans le pays en question.

 

Pour les personnes physiques, nous avons une bonne assurance accident-maladie et rapatriement ainsi qu'une RC privée étendue au monde.

 

 

 

 

Divers documents

 

Le permis de conduire national et un permis de conduire international sont indispensables.

 

Nous emporterons également une traduction en russe, en japonais et si nous y arrivons avant le départ, en farsi (langue officiel en Iran) des documents principaux (permis de conduire, polices d'assurance, factures de nos véhicules...)

 

 

 

 

En résumé

 

20 mois....20 mois ce sont passés depuis cette soirée au bord du golf de Siam, où nous avons imaginé ce projet un peu fou.

Nous nous étions laissé une année et demi pour les préparatifs de ce voyage, et voilà que 20 mois après nous courrons jour et nuit pour tout terminer à temps, pour ne rien oublier, pour essayer de tout prévoir...

En fait, la préparation d'un tel voyage, c'est 1'000 questions, 1'000 possibilités, 1'000 choix et 1'000 décisions à prendre, selon son budget, ses envies et selon l'idée que l'on se fait des pays et des routes que nous serons amenés à traverser.

C'est aussi notre imagination qui fait et refait ce périple. On s'image le meilleur, le pire aussi, pour y être préparé.

Mais quelle belle aventure que de penser et d'organiser une telle aventure

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