Un soir de retrouvailles et de "total relax", pataugeant dans les eaux claires de la mer de Chine à la lueur de la pleine lune, on s'est dit... et pourquoi pas?

 

Pourquoi ne pas faire, à moto, le trajet entre notre bonne vieille Europe et cette Asie si envoûtante. Pourquoi ne pas voir de nos yeux toutes ces merveilles, toutes ces cultures que nous survolons d'habitude. Et surtout, pourquoi ne pas se donner la chance et les moyens de le faire...ne serait-ce qu'une seul fois !

 

C'était une nuit de juillet 2009, quelque part au royaume de Siam ....

CAP EAST 2011 CAP EAST 2011 20 Pays en moto
150 jours sur les routes de l'Europe à l'Asie
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KAZAKSTAN

Pour notre premier jour dans ce grand, très grand pays, cela ne commence pas très bien. quelques kilomètres après le passage en douane, premier arrêt police. Au beau milieu de rien, une belle route rectiligne sans obstacle, le policier nous explique que la limitation est à 20km/h, nous on était 60. Raisonnable non?! mais pour lui ça ne suffit pas. Il commence à rédiger son protocole et nous informe qu'il va nous retirer nos permis de conduire au vu de la grave infraction commise. L'ambiance se chauffe un peu. Lorsqu'il me demande de signer son fichu protocole, je refuse net. Je ne signerai rien écrit en russe, qu'il se débrouille pour me présenter un protocole en anglais et je le signerai, mais rien en russe.

Le ton monte, et pour la première fois depuis le début de notre trip nous nous énervons franchement. Entre gros mots russe et anglais, le keuf voit qu'on ne lui signera rien, alors il change de ton, devient aimable et nous propose un arrangement à "l'amiable" comme on dit ici. Pour quelques billets, à nous deux nous avons ainsi payé 15.-$, nous repartons.

 

A l'entrée de la ville d'Almaty, un gros 4x4 noir, la vraie bagnole de quéquet qui se la pète nous dépasse et sans raison, l'un de ses occupant nous vise avec violence à l'aide une bouteille en verre. Le projectile passe juste entre Crothe et moi, à hauteur de casque. Par chance il ne nous touche pas, mais ça aurait pu être pire.

Qu'est-ce que c'est pour un pays?.. Ca commence pas bien pour nous!

 

Arrivé à Almaty, le rituel de la recherche d'hôtel recommence. Ici c'est cher, très cher. Nous sommes parquer devant un hôtel, j'attends ici pendant que Crothe fait le tour des hôtels alentours et un petit gars bien sympa vient faire causette avec moi. Il me parle d'un certain Dmitri, qui aurai fait le tour du monde en moto..etc...etc.. puis il appelle le motard en question. Une heure se passe et là, nous voyons arriver un cowboy, un vrai, sur une énorme moto BMW. Voilà le fameux Dmitri.

Présentations vite faite, il nous demande où nous dormons et voyant que nous n'avons pas encore d'hôtel il nous invite à le suivre. En fin de compte, nous allons passer 3 jours dans une superbe GuestHouse, avec piscine et sauna..excusez du peu, et en plus invité par le cowboy.

Le fameux Dmitri est en fait une légende de la moto au Kazakstan, tout le monde le connait. Il a réalisé le tour du monde en moto, 7 années passées sur les routes, plus de 80 pays traversés et 200'000 km réalisés. Il est également le président de la fédération motocycliste du Kazakstan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est encore Dmitri qui nous met en contact avec le club motocycliste de Almaty et le workshop qui leur sert de quartier général, où nous passerons presque deux jours, et c'est toujours lui qui nous arrangera un rendez-vous avec les motards de Semej (Nord-Est du Kazakstan) et l'hébergement pour une nuit chez l'un d'eux.

 

Comme nous avions prévu un service et une petite révision des motos à Almaty, nous passons une journée au workshop. Vidange des bécannes, contrôle et reserrage de tout ce qui peu prendre du jeu, bref nous passons l'après-midi dans ce sympathique club et fixons rendez-vous le lendemain matin pour récupérer des pneus de rechange pour la BM.

 

La conduite dans la ville d'Alamty nous déconcerte, contrôle de police avec radar toutes les 5 minutes et surtout interdiction aux motos d'emprunter la plupart des grandes avenues de la ville, bref la moitié de la "town" nous est interdite. Pas facile dans ces conditions de trouver la bonne route pour retourner à notre guesthouse. Bien sûre nous avons eu quelques mots avec des policiers lors d'un contrôle pour lequel nous ne roulions pas trop vite, mais sur une portion d'avenue nous étant inderdite. Patience et refus de signer quoi que ce soit auront raison des keufs pas sympas et nous repartons sans avoir déboursé un kopek.

Nous sommes ici à Almaty en plein pays de la répression routière, "prévention" ne se traduit peut-être pas en kazak...

Le lendemain matin, sur la route du workshop, je percute l'arrière d'une voiture. Le gonze freine et tente de s'arrêter sur un tronçon de route principale, style de semi-autoroute, interdit au stationnement, et moi je le vois un peu trop tard, plante sur les mordants, mais les kilos de nos poids lourds et le pneus enduro n'aidant en rien, le choc est inévitable. Petite cabriole, et salutations au bitume. Crothe n'arrive pas éviter ma moto qui gît à terre et son box latéral s'éventre totalement contre mon garde-boue arrière.

 

Nos deux bécanes ainsi couchées et bloquant toute la route, pensez-vous qu'un quelconque automobiliste serait venu nous donner un coup de main, comme cela fut le cas en Iran où de suite tout le monde accouru pour nous aider...?  Pas un quéquet ne sort de son char, trop occupés qu'ils sont à klaxonner et à gueuler par la fenêtre pour que nous débarrassions le plancher au plus vite.

...De touts les pays déjà traversés, le Kazakstan est sans nul doute l'endroit où les automobilistes sont le moins courtois et...de vrais trous de bal en fin de compte! Zéro culture routière ici, j'appuie mes mots et en prend la responsabilité! Les motards d'Alamty comme de Semej confirmeront nos impressions.

 

Revenons au gonze qui freine où il ne faut pas. Il semble que sa voiture est un véhicule d'entreprise non déclaré, et peut-être non assuré, alors il ne fait pas trop le malin. Moi non plus, car le tronçon de route où je l'ai percuté est interdit au motos. Alors l'entente est vite réglée, je lui donne 200$ pour les dégâts causés à l'arrière de son char, et on repart.

 

Nous avions juste prévu de récupérer les pneus au workshop, mais vu les événements, cela prendra un peu plus de temps. Finalement nous y resterons jusque tard dans la soirée, le temps de démonter et de retapper les caisses alu de la Suz et de réparer un des xénon de la BM.

Soirée sympa et repas sur le pouce au club moto, il est maintenant trop tard pour prendre la route, nous partirons donc le lendemain.

 

Presque deux heures pour enfin sortir d'Almaty puis nous traversons quelques petits massifs montagneux et surtout des steppes..des steppes.. que longe une route "made in Kazakstan" défoncée. Ce sera ainsi jusqu'à Semej.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La-bas, un autre Dmitri vient nous acceuillir à l'entrée de sa ville. Il nous conduit chez Vadin, président du club moto de Semej. Ce dernier nous invite dans une petite datcha pour manger, et on essaye de papoter un brin. Pas évident quant tout est en russe, mais bon, avec un peu d'imagination on arrive à communiquer sans trop de problème. Tous sont vraiment très sympas et l'ambiance est vraiment très très bon enfant.

La nuit nous la passerons chez Dmitri qui nous a très gentiment ouvert son "chez lui" et qui nous fera visiter sa ville.

 

Merci aux motards de Semej pour votre accueil chaleureux!

 

Le plus épique pour nous au Kazakstan reste à venir.

La Douane Kazak

 

 

12h30 nous arrivons au poste frontière Kazakstan-Russie. Après contrôle de nos bécanes et de nos passeports, une fois le tampon de sortie dûment apposé sur ces derniers il nous reste à passer du côté russe de la douane. Tout va très vite, comme sur des roulettes. Mais un des douaniers kazak nous dit qu'il nous manque un document. Une déclaration de passage en douane que nous aurions dû recevoir à la douane kazak lors de notre sortie du Kirgistan, et nous informe que les russes ferons probablement des problèmes si nous ne pouvons leur présenter le-dit bout de papier. Et ça n'a pas manqué...! Impossible de rentrer en Russie sans cette foutue déclaration

 

Là c'est top. Sorti du Kazakstan mais pas rentré en Russie, nous sommes en plein no mans land et nous ne pouvons aller d'un côté comme de l'autre.

Nous retournons voir les douaniers kazak. En fin de compte le problème provient de chez eux...c'est leurs collègues de la douane kirgize-kazak qui ont omis de nous remettre cette déclaration. Ils comprennent bien la situation et se mettent à faire le nécessaire pour obtenir, par fax, les déclarations nous permettant de passer en Russie.

Nous, on attend...on attend... On a rien manger depuis le matin, rien bu et ça commence à manquer.

 

En début de soirée, une douanière qui s'avérera être la chef du poste frontière, vient nous voir, gentiment, et nous propose de la suivre à l'étage du bâtiment. Là une table nous attend couverte de nourriture et elle nous prie de ne pas nous gêner..mangez à votre faim, prenez votre temps! On ne se fait pas prier :-)

Une fois la pence soulagée nous retournons attendre ce fax qui doit nous délivrer de ce no mans land.

21h00. Les douaniers, qui commencent à nous connaitre, prennent leur tournus pour aller souper, et nous invitent une fois de plus à les suivre, des plats supplémentaires on été préparés pour nous. Alors on y va! Tous à la même table, on soupe avec les douaniers kazak. Discussion, plaisanterie, l'ambiance est irréelle.

 

22h00. Le fameux fax arrive, tout est enfin en ordre. Nous sommes prêts à partir quand la bosse de la douane nous propose de rester pour la nuit, car il est déjà tard et dehors il pleut des cordes.

Sacs de couchage à la main, nous suivons les douaniers qui nous laissent deux de leurs lits et nous passons la nuit ici, au poste de douane. J'ai une petite chambre pour moi et Crothe partage une chambre avec un des douanier.

 

Le matin, un bon bol de café chaud nous attend et un petit déj' bien copieux que nous prenons une fois encore avec les douaniers. Après quoi, déclaration en poche, nous passons du côté russe de la douane et une heure après nous roulons en direction de Novosibirsk.

 

Cette équipe de douaniers et leur très sympathique bosse, sans oublier la cuisinière, restera pour nous une belle rencontre, une de plus ici au Kazakstan. Merci à tous ;-)

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