Un soir de retrouvailles et de "total relax", pataugeant dans les eaux claires de la mer de Chine à la lueur de la pleine lune, on s'est dit... et pourquoi pas?

 

Pourquoi ne pas faire, à moto, le trajet entre notre bonne vieille Europe et cette Asie si envoûtante. Pourquoi ne pas voir de nos yeux toutes ces merveilles, toutes ces cultures que nous survolons d'habitude. Et surtout, pourquoi ne pas se donner la chance et les moyens de le faire...ne serait-ce qu'une seul fois !

 

C'était une nuit de juillet 2009, quelque part au royaume de Siam ....

CAP EAST 2011 CAP EAST 2011 20 Pays en moto
150 jours sur les routes de l'Europe à l'Asie
NOS PARTENAIRES
MONGOLIE

ADIEU BITUME, BONJOUR CAILLASSE !

 

 

Passé le portail, aucun répit, aucune transition. Le bitume russe laisse la place au sable et à la caillasse mongole, et ce sera ainsi jusqu'à Oulan Bator.

 

Un peu plus loin, nous arrivons au poste frontière mongole. Premier barrage, un papier à remplir et une taxe à payer pour la désinfection de nos motos... c'est vrai quelles ne sont pas bien propres, mais de là à devoir les désinfectés... surtout au vu de ce qui les attend un peu plus loin!!! Bref, nous payons cette taxe mais nous ne verrons jamais le poste de désinfection...

 

Deux bonnes heures sont nécessaires pour remplir les formulaires du custom office, surtout qu'ici pas grand monde ne parle autre chose que le mongole.

La douane derrière nous, nous nous faisons arrêter par une femme vendant des assurances. Nous, on n'est vraiment pas chaud pour payer les quelques 30.- ou 40.- dollars de l'assurance, mais il s'avérera plus tard que grâce à ce papier nous n'aurons pas à nous acquitter de taxe routière. Ici en Mongolie, dès qu'il y a 100m de route bitumée il y a la taxe qui va avec...

 

Il nous reste environ 60km jusqu'à la ville de Ölgii, ça nous prend plus de 3 heures. La piste est en fait un remblais que caillasse et nous devons fréquemment en descendre pour contourner les talus pas encore aplanis et rouler au travers des montagnes et des steppes arides..très arides.

 

photos ci-contre :

jeune berger et son petit troupeau de yaks au milieu de nul part. Ici les bêtes parcourent des kilomêtres chaque jour pour trouver quelques souches d'herbe sèches comme de la paille.

 

Durant les premiers kilomètres, il nous faut comprendre comment rouler sur ce nouveau terrain, comprendre et tâcher de bien interpréter les différences de couleur de la caillasse et du sable. Plus le sol devient jaune et plus il faut être sur nos gardes, cela annonce généralement une zone de sable. Crothe en fait très vite la douloureuse expérience. Certaines zones sableuses sont si instables qu'il nous est pratiquement impossible de rouler dedans, surtout avec le poids de nos machines.

 

photos ci-contre :

Premier avertissement : au milieu de la caillasse, une zone de sable. Crothe passe en plein dedans..chute! Un pied coincé sous une caisse alu, mais par bonheur rien de plus grave. La moto remise sur ses roues ne présente aucun dégâts..ouf!

 

Il nous faut vite apprendre le reflex de remettre les gaz lorsque la moto est déstabilisée et lorsque notre roue avant s'enlise et part aux alouettes. Ce n'est pas tout de suite évident pour nous qui venons de la moto de route sportive.

On peut le dire maintenant... nous n'avions jamais fait de cross ou d'enduro avant, et avec des motos de plus de 300kg pour une première expérience, la Mongolie est un sacré terrain de jeu.. :-) !!!

 

Les derniers kilomètres se font à la tombée de la nuit, et nous arrivons enfin à Ölgii. A l'entrée de la ville nous sommes harcelé, le mot est faible, par un homme voulant nous louer une chambre pour la nuit. Il nous suit en voiture, nous dépasse, nous bloque le passage, nous ''queue de poissone..''. Il reviendra même à la charge, et à plusieurs reprises, dans le pub "irlandais" où nous avons trouver de quoi manger..autre que la biquette..

Le repas terminé, nous trouvons rapidement un hôtel correct pour la nuit, mais cette première journée en Mongolie nous laisse une drôle d'impression. Le contact avec les gens d'ici ne semble pas des plus simple et des plus cordial, et notre sentiment ne fera que croître et se confirmer au cours des prochains jours.

 

Après une bonne nuit de sommeil, ça se complique dès le petit-déjeuner. Au restaurant de l'hôtel pas un oeuf, pas un bout de pain. Le seul plat qu'ils peuvent nous cuisiner est un morceau du mouton, déjà dépecé et à moitié décortiqué, qui gît, posé contre le mur, à l'entrée de la cuisine. On se contentera d'un simple café.

On plie bagages et, arrivé aux motos on constate qu'un pneu de la Suz est plat, et une pièce de protection du cardan de la BM à été arraché. 60km seulement ont été effectués en Mongolie, et la mécanique souffre déjà.

Crothe part à la recherche d'un mécano ou d'un sorcier local pour réparer son pneu et moi j'essaye tant bien que mal de remplacer le joint articulé de protection du cardan. Mais il faut se rendre à l'évidence, une fois que le sorcier a eu fini son travail sur le pneu de Crothe, et moi terminé un semblant de joint avec du scotch et des bouts de sac plastique, il est déjà bien trop tard pour prendre la route. Alors nous reprenons notre chambre et partons à la recherche d'un resto ouvert. Aujourd'hui c'est vendredi, tout est fermé, et comme il y a pas-mal de musulmans à Ölgii, on en déduit que les vendredis sont jours de repos. Mais on verra vite que le dimanche aussi est jour de repos...ainsi que tout plein d'autre jours de la semaine..au hasard.

 

photo ci-contre

le joint en caoutchouc de protection du cardan

 

On profite encore du temps libre en fin d'après-midi pour quelques petites bricoles sur nos motos, et voilà que deux gamins, deux petites crapules, venus plus tôt voir nos machines et jouer avec notre matériel, sont repartis avec nos gants. On fait le tours du quartier, on va jeter un oeil dans l'école la plus proche, rien. Les gosses, et nos gants avec, sont introuvables. Il nous faudra donc traverser la Mongolie sans gants, rendant les éventuelles chutes dans la caillasse et le sable beaucoup plus délicates...méfiance...!

 

210 km de route...10 heures sur la selle...

 

 

Après une seconde nuit à Ölgii, nous sautons le petit-déjeuner et prenons la route pour Khovd. Le trip plan de la journée est d'environ 210km, et bien sûre que de la piste.

A la sortie de la ville, une belle piste file droit au Sud, et une large plaine caillouteuse part à l'Est. Notre Road Book nous indique de prendre à l'Est...ça ne sera pas la bonne décision (on le saura plus tard), mais sur les cartes soviétiques datant des années 60-70 et nous servant de base pour établir le parcours et programmer le RB, la belle piste du Sud n'y figure pas encore.

Bref...on suit notre Road Book.

 

S'éloigner le moins possible de la ligne à suivre théorique est une sécurité, car on est certain de l'endroit où aboutit notre trace (à la destination choisie), alors que si nous empruntons une voie différente, plus courte ou de meilleure qualité soit-elle, nous perdons notre navigation et par la même toutes références de notre position et du cap à suivre, d'autant plus que les panneaux indicateur en Mongolie sont plutôt rares, même inexistants par ici.

La plaine serpente entre quelques massifs rocheux et s'élargit encore. Nous avons l'impression de rouler dans le lit asséché d'une gigantesque rivière, mais ici les cailloux sont très anguleux, coupants. Plus aucun repère d'une quelconque piste n'est visible, seule la trace de notre RB nous indique le cap à suivre. Cela devient presque impossible d'avancer, les cailloux sont de plus en plus gros, et les motos de plus en plus difficiles à tenir.

Nous faisons une première halte après une bonne heure et demi de route. S'hydrater et se relaxer le dos et les avants-bras. Il fait chaud et le matos autant que nos articulations commencent à souffrir. Pour preuve l'état de nos pneumatiques arrières, des crampons ou morceaux de crampons commencent à manquer, littéralement découpés par la roche.

On jette un oeil au RB, et c'est le choc!...nous n'avons parcouru que 29km!!! Oups.. si c'est comme ça jusqu'au bout, on n'est pas sorti de l'auberge..

Encore quelques kilomètres ainsi puis la caillasse laisse peut à peut place à du sable bien tassé, parsemé des cailloux aussi tranchant que du silex. Des traces de piste apparaissent un peu partout. Notre RB nous emmène droit vers la montagne en face, les pistes vont dans la même direction...bonne nouvelle.

Un peu de slalom entre les massifs rocheux, tout en suivant une piste bien roulante, et nous tombant sur un petit lac, magnifique.

Un peu de verdure au bord de l'eau, quelques troupeaux sauvages. Nous sommes dans un décors improbable, hors du temps, entouré de sable et de roche, et au beau milieu cette eau calme et bleue. Une invitation à planter notre tente ici et à nous perdre dans les eaux turquoises...

Mais le temps presse, notre moyenne est assez faible, et nous n'avons aucune idée de l'état des pistes qui nous attendent pour rallier Khovd.

 

photos ci-contre :

petit oasis perdu au milieu des montagnes et de la rocaille. Notre piste longe ce magnifique petit lac, l'occasion pour nous de faire une courte halte

 

Au sommet d'un col, si l'on peut appeler ça ainsi, nous croisons une famille se déplaçant en side-car. D'où viennent-ils, où vont-ils..? Ici on est au beau milieu de rien! A perte de vue il n'y a que...rien! Des cailloux et des massifs rocheux..et une ligne électrique, seule preuve que cette piste nous mène vraisemblablement quelque part :-)

 

photo ci-contre :

toute la famille voyage en side

 

photos ci-contre :

en haut du col, vue superbe sur ces étendues sauvages et arides de l'Altai

 

Quelques "heures" plus loin, après avoir croisé deux ou trois yourtes et ses habitants nomades, quelques troupeaux de yaks et après être passé d'une vallée à une autre, nous arrivons sur un superbe haut plateau verdoyant. Nous sommes à plus de 2200m d'altitude, et à voir les ossements disséminés de ci et de là, il semble que la vie ne se soit pas des plus aisée en ce lieu malgré l'abondance de l'herbe à cette saison, et pour nous ça se corse aussi. La piste que nous voulions suivre n'existe plus, elle se perd dans une gigantesque dune de sable et disparaît. Il nous faut donc emprunter une autre voie, invisible sur notre RoadBook, et avancer à la boussole, en espérant ne pas se perdre dans ces montagnes.

 

photos ...

ici à plus 2200m d'altitude, il n'y a ici aucune trace de vie, que des ossements disséminés sur ce plateau verdoyant

 

Plusieurs heures s'écoulent et on avance toujours, dans la bonne direction, mais sans certitudes que ce semblant de piste nous même réellement quelque part. Au passage d'un ruisseau nous rencontrons un nomade et son fils qui nous confirme que la piste que nous suivons nous amènera bien à Khovd. Il nous faudra tout de même faire un détours de plusieurs kilomètres pour trouver un passage correct pour franchir la rivière. Le Pamir et ses torrents d'eau se rappelle à notre souvenir et nous ne prenons aucun risque lors de passage de point d'eau.

 

photo ...

on a enfin repéré un passage sans risque, presque trop facile ;-)

 

Un peu plus loin nous rejoignons effectivement l'axe principal reliant Olgii à Khovd. Cette "route" est en fait une piste de sable et de cailloux très tassés. La tôle ondulée, que nous retrouverons sur quasi l'ensemble des axes principaux, nous oblige à rouler à une allure plus soutenue, sinon c'est la foire aux vibrations...mais gare aux zones sableuses tout de même..

 

photos ...

...sur l'axe principal reliant Olgii et Khovd

 

Il se fait tard, la lumière baisse, alors on augmente encore un peu le rythme. A cet endroit nous devons rouler dans les traces de pneus des camions. Généralement on choisi l'un et l'autre une trace différente, par sécurité et pour éviter les projections de cailloux.

Fatigue et vitesse ne font pas bon ménage, et Christian en fait les frais lorsqu'il veut changer de trace. La roue avant de la Suz' ripe sur le gravier et c'est la chute, lourde, à plus de 60km/h. Il se relève avec juste quelques égratignures aux mains (rouler sans gants c'est vraiment pas bon..) mais rien de plus, rien de grave!

La moto par contre a plus souffert. La bulle a littéralement explosé et un rétro ainsi que la poignée de frein sont briqués. Les boxes alu, comme a leur habitude, sont à nouveau complètement tordu, mais ça n'empêchera pas Crothe de continuer.

 

La nuit est tombée depuis un bon moment déjà quand nous arrivons enfin à Khovd. Un check-point de police à l'entrée puis nous voilà au centre ville., et quel centre ville..! Pas une lumière, pas un lampadaire, les rues sont complètement noires. A part quelques lumières dans certains immeubles bordant les ruelles principales, Khovd nous semble inhabitée.

Comme on a rien mangé depuis la veille au soir à Ölgii, notre priorité est de trouver un petit bistrot et ensuite on cherchera un hôtel dans ce "far-est" mongole.

 

Le monde est p'tit

 

 

Une enseigne éclairée, peut-être la seule de la ville, nous indique un resto. On se parque, on entre et...on ne rêve pas..un joli restaurant bien propre et surtout, attablés là, nos deux compères motards allemands, Jörn et Ingo, que nous avions quitté quelques jours plus tôt à Novosibirsk, à 1'300km d'ici..!!! Grandes retrouvailles..!!!

Ni une ni deux, on s'attable avec eux, et, après un très bon repas (il faut le noter) la nuit nuit sera longue et bien arrosée :-)

Comme une bonne surprise n'arrive jamais seule, nos amis ont une chambre au dessus du restaurant, et il y en a une autre de libre pour nous. On ne se fait pas prier..le hasard fait, une fois de plus, bien les choses!

 

Le website de Jörn : http://q-reise.npage.de/

 

Le lendemain matin, grâce mat' et far'niente. Nos deux confrères ont décidé de rester à Khovd un jour de plus, alors on s'en va tous ensemble à la recherche d'un mécano pour redresser et consolider les caisses alu de la Suz', puis à la recherche d'un DAB (pas évident en Mongolie) et pour finir on essaie les spécialités culinaires locales dans un petit resto du coin...pas concluant, on finira par prendre des spagouzes bolo..ça sa passe toujours ;-)

 

photos ...

avec Jörn et Ingo chez "LE" mécano de la ville...et les curieux locaux :-)

 

photos ...

le club BMW...toutes des GS de différente génération...

- à droite, la motoCox, 3 mois et 20'000km au moment de la photo

- au centre celle de Ingo, 12 ans, 97'000km

- à gauche celle de Jörn, 19 ans et 250'000km...excusez du peu !!! ;-)))

...y a pas dire..BM c'est du costaud...!

 

photos ...

renfort des supports de bagages sur la Suz, et bricolage du joint de cardan sur ma BM

 

Le jour suivant nos amis partent en direction de Gobi, et nous restons à Khovd pour deux ou trois jours encore, car nous attendons un colis en provenance d'Europe avec les pneus de rechange pour Crothe, deux caméras vidéo (après le vol de notre mini caméra en Iran, la rechange va enfin arriver) et un GPS Tripy de rechange car le mien montre des signes de fatigue.

 

Nous profitons de ces deux jours où nous devons séjourner à Khovd pour mettre un peu à jour notre site internet et surtout pour préparer le RB des jours suivants...tout ce qui est fait ne sera pas à faire...et pourtant..!

 

photo ...

notre chambre à Khovd. Pareille suite en Mongolie...un lux..!

 

photo ...

les vaches n'ont d'autre nourriture que les poubelles de la ville...on évitera de boire trop de lait ici ;-)

 

photo ...

Crothe prépare les RB pour les prochains jours

 

TRIPY, l'après-vente... c'est la classe !

 

 

Déjà en Ouzbekistan, mon RoadBook Tripy a quelques problèmes lors de grandes chaleurs, l'écran devient foncé et la lisibilité difficile.

 

Lors d'une étape dans les montagnes Tadjikes, nous sommes en pleines tempête de neige, suivit de fortes pluies durant de longues heures, et là mon Tripy se bloque, se perd, s'éteint et se rallume comme bon lui semble. Le plus ennuyeux est qu'il comptabilise les kilomètres à l'envers, donc plus je roule et moins j'ai de km au compteur général...bizzard..!

 

photos ci-contre :

le Tripy II, notre "master guide" tout au long du trajet !

 

Ce problème se répète au Kazakstan, alors je contact l'équipe de Tripy et ils se proposent immédiatement de me faire parvenir un appareil de remplacement dans les plus bref délais. Nous convenons d'un lieux de réception, ce sera Khovd en Mongolie.

 

Sans autres formalités, Tripy envoie en express le-dit appareil en Mongolie. Je le reçois comme convenu. Je renverrai le Tripy de remplacement ainsi que le mien pour réparation, dès notre retours en Europe.

 

Une fois de plus, merci l'équipe...ça c'est du service!

Un tel soutien...on se prendrai presque pour des pros avec eux ;-)

 

Pas Facile de repartir de Khovd

 

 

Les colis tant attendus sont arrivés comme prévu, et après trois jours passés à Khovd il est temps pour nous de décamper et de reprendre la route.

 

Khovd n'est pas une mégapole, c'est une toute petite ville, mais on trouve tout de même le moyen de se tromper de route pour en sortir, ce qui nous amène au beau milieu d'un charnier, à quelques centaines de mètres des premières habitations. Le sable, le sol est recouvert de dizaine de carcasses de vaches plus ou moins décomposées, d'autre animaux gisent aussi ici et les aigles locaux se régalent. Nous, on est au bord de l'asphyxie, l'odeur est abominable, la vision ne l'est pas moins. Pour couronner le tout, je chute à deux reprises en l'espace de quelques mètres.

Avec l'aide de Crothe on ne met pas long à relever la moto et on file, reprendre notre souffle un peu plus loin.

 

photo ...

au milieux d'une odeur de mort, des ossements de partout..

 

Au bout de quelques kilomètres, 8 pour être précis, on fait une halte "respiration" d'air frais !!! et là la Suz' à Crothe montre à nouveau des problèmes de carburation. C'est toujours la pompe à essence, plus précisément le filtre, qui nous inquiète.

Partir ainsi pour plusieurs centaines de km au beau milieu de nul part ou faire demi-tour, réparer et repartir demain matin..? La décision est vite prise, on retourne à notre cher hôtel et on démonte. Ca c'est ce qu'on appelle une journée de m....  Deux chutes, 15.6km roulé en tout et pour tout et pour finir, retour à la case départ !

 

Mais comme tout a du bon, de retour à l'hôtel on fait la connaissance de Olga, une jeune, jolie et fort sympathique espagnole, qui traverse la Mongolie..seule..! Voilà une jeune femme qui en a..! Elle, elle n'emprunte que les transports publics, et a en croire ses dires ce n'est vraiment pas du gâteau.

On voyage, elle et nous, de manière très différente et pourtant nous rencontrons les mêmes difficultés, les mêmes imprévus, on est dans la même mélasse! En fait, la Mongolie sans guide, sans traducteur c'est compliqué...c'est épuisant!

 

On revoit Olga le lendemain matin au petit déj' et on part chacun de notre côté.

Cette fois ça y est...on est enfin partit de Khovd :-)

 

photos ...

au départ de notre hôtel

 

photos ...

Police check-point à la sortie de la ville, et taxe pour les quelques centaines de mètres de route asphaltée..

 

photo ...

Temple mongole. Amoncellement de pierres et bout de tissus flottants au vent.

 

La piste ici est plus roulante, moins de rochers, moins de gros cailloux coupants, mais la tôle ondulée que forme le sol est très prononcée. Soit on roule à moins de 25km/h soit à plus de 60km/h, car entre deux les vibrations sont énormes...on y perd ses plombages et les dents avec ... sans parler de l'état de notre matos informatique et appareils de photos, qui placés dans le top caisse vibrent encore plus !

 

photos ...

la piste...toujours la piste...

 

La poisse

 

 

Après 50km à une allure assez soutenue, ma BM' commence a danser, a s'onduler bizzarement. Je m'arrête et je constate que mes bottes sont pleines d'huile...oups.. L'amortisseur arrière a rendu l'âme, de l'huile s'échappe de l'intérieur du cylindre..il y en a partout.

J'attends quelques minutes que Crothe arrive et on avisera, mais c'est sûre..on ne retournera pas à Khovd une fois de plus !!!

 

photos ...

la poisse, la suspension arrière de la BM' a rendu l'âme

 

Les cartes mentionnent la ville de Darvi à un peu moins de 200km d'où nous sommes et la ville d'Altai à 450km. Notre trace passe par ces deux villes, donc on continue, avec l'espoir de trouver un mécano à Darvi ou au pire à Altai, qui est la ville chef-lieu de la province de l'Altai..!

 

La tenue de cap, sans amortisseur, est inexistante et les chocs violents et répétés du bloc suspension arrière m'oblige à rouler debout, impossible dorénavant de rouler assis. La moto danse et moi avec..

 

photos ...

le sable, c'est beaucoup plus compliqué à rouler

 

photos ...

au milieu de rien...pour changer..!

 

Un camionneur rencontré un peu plus loin se propose de prendre mes bagages, faute de ne pouvoir charger ma moto sur le pont arrière du camion, mais c'est déjà ça.

 

photos ...

le seul panneau indicateur entre Khovd et Altai. Il indique Altai tout droit, mais notre chauffeur de camion nous informe qu'il faut partir à gauche, tout droit il n'y a plus de piste...

 

Nous le suivons pendant environ 80km, jusqu'à un bled où selon lui nous devrions trouver un service auto-camion et peut-être de quoi bricoler la suspension.

 

photos ...

...ici au passage d'un pont. Les gosses, sortis d'on ne sait où, viennent voir les motos.

pas facile de suivre notre chauffeur et son vieux Kamaz russe...

 

 

photos ...

petite pause en route...

 

Arrivés au bled...queneni, on n'y trouve qu'une bande d'alcolos désoeuvrés mais pas un mécano.

On reprends mes bagages et quittons notre camionneur, qui file lui vers le sud en direction de la Chine.

Nous n'avons rien mangé depuis le matin, et il est déjà 7 ou 8heure du soir, alors on tente notre chance dans un semblant de resto. Ils n'ont rien a manger ici, alors on se résigne à repartir l'estomac vide.

De retours à nos motos, ces dernières sont entourée d'une bonne dizaine de mongols, que des hommes et tous dans un état d'ébriété déjà bien avancé. Certain essaient de monter sur les bécanes. Lorsque nous voulons reprendre notre bien et s'asseoir à notre tour sur "nos" motos, ils essaient de nous déséquilibrer, de nous bousculer..  Bref, le ton monte, les mains remplacent les paroles..  Nous ne sommes que 2, eux une bonne dizaine, mais complètement saouls, et lorsqu'ils (les moins saouls d'entre eux) comprennent qu'ils ne nous impressionnent guère, alors ils tentent de maîtriser les plus agressifs.

Nous, on déguerpis rapidement, évitant de prendre une charge ou un coup de pied dans les motos, ce qui ce serai certainement soldé par une chute.

 

 

 

photos ...

arrivés au bled, on décharge mes bagages du camion et on tente de trouver le fameux mécano...

 

photos ...

...pas une ombre de mécano ici...

 

photos ...

on essaye de commander quelque chose à manger...sans succès.. :-)

 

photos ...

on repart du bled, sans trop savoir jusqu'où nous pourrons rouler aujourd'hui..

 

Nous roulons encore une bonne heure et demi, mais il se fait tard et nous n'arriverons pas à Darvi ce soir, alors on plante la tente non loin de la route. Une nuit sous le ciel vierge de Mongolie, rien autour de nous, pas un bruit...c'est presque flippant...on est seul au monde ;-) !!!

 

photos ...

avec le coucher de soleil dans le dos, les couleurs du sable et du ciel semble irréelles...mais la tôle ondulée de la piste elle est bien réelle :-)

 

photos ...

on sort de la piste pour trouver un coin où le sol n'est pas trop dur pour planter la tente

 

300km dans la journée...

on ne compte plus les heures sur la moto...!

 

 

Le matin, petit déjeuner avec un müesly lyophilisé et un bon café..un vrai bonheur, si si..! Comme quoi il suffit de peu..très peu parfois pour se faire plaisir :-)

On reprend la route en direction de Darvi avec le ferme espoir d'y trouver un mécano.

 

photos ...

de l'endroit où nous avons campé, nous traversons la steppe pour rejoindre la piste

 

photos ...

la piste, ça peut sembler monotone...mais on a pas le temps de s'ennuyer

 

La piste est bonne, mais il faut se méfier des nombreux trous de sable au beau milieu de la trace bien tassée.

Après 40km vite avalé, on arrive à Darvi :-)

Là, on y trouve une énorme station service, flambant neuve..si neuve qu'elle n'est pas encore en service, et c'est à peu près tout. Darvi est un hameau comme la plupart des villes principales figurant sur les cartes. Il parait qu'il y a ici un hôtel, mais on ne tentera même d'y rentrer. Par contre il y a un gars qui possède deux pompes à essences, et même si nos réservoirs sont loin d'être vides nous ferons le plein avant de reprendre la route.

 

Dans l'immédiat, on tente d'expliquer mon problème de suspension à un villageois qui parle 3 mots d'anglais. Lui nous conseille d'aller à Altai, là-bas selon lui il y a ce qu'il faut pour réparer. Il nous conseil également d'attendre le prochain camion pour y charger les motos, car les pistes ne sont pas franchement bonnes d'ici à Altai.

Alors on s'installe sous le haut-vent de la station service, on mange un p'tit quelque chose et on prend notre mal en patience. C'est l'occasion de déguster le traditionnel bol de lait chaud et salé, gentiment offert par notre ami du moment. L'occasion aussi de faire la connaissance de sa famille, visiter sa yourte et assister à l'exécution et au dépeçage d'un mouton, mais nous refusons poliment l'invitation à rester manger...le mouton à peine mis à mort.

Les heures passent...passent...cela fait déjà plus de 4 heures que nous sommes plantés là et pas un véhicule n'est encore passé.

Malgré les difficultés à rouler sans amortisseur, nous prenons la décision de reprendre la route, plutôt que d'attendre un camion qui peut n'arriver que dans quelques jours...

Avant de quitter Darvi, nous faisons donc halte chez le vendeur d'essence, et c'est l'occasion d'une grosse mésentente entre ce dernier et Crothe...pour un billet qui manque, qui s'est envolé... ou qu'il a dissimulé...

 

photos ...

...il manque un billet..où s'est-il envolé ? :-)

 

On reprend enfin la route, à 15:30...on a perdu 4.5 heures, et on sait déjà que l'on n'arrivera pas à Altai avant la nuit, si même on y arrive..!

Nous avons encore 290km au RB jusqu'à Altai. Pari fou ou pari gagnant pour ne perdre qu'un minimum de jours? ... Les deux à la fois! Le pari fou, c'est de rouler de nuit dans le désert, et on le verra très vite, le soir même. Le pari gagnant, on s'en rendra compte plus tard, à Vladivostok, où une trop grande perte de temps nous aurait complètement pénalisé pour la suite du voyage en Asie du Sud-Est (si nous étions arrivés à Vladivostok 2 jours plus tard, nous aurions perdu au moins une semaine pour l'envoi de nos bécanes par bateau...)

 

photos ...

la piste...

 

photos ...

...la piste...la piste... et les mains qui commencent à souffrir, à force de rouler sans gants

 

Je ne compte plus les fois où je manque de passer par dessus le guidon, tellement la moto saute et est incontrôlable, sans amortisseur, sur ces pistes défoncées.

Nous faisons de arrêts de plus en plus souvent, juste quelques minutes pour ce dégourdir et en bruler une..et c'est repartit !

 

photos ...

là...on commence à fatiguer...ça commence à être vraiment difficile..!!!

 

Malgré la monotonie de la piste, on tâche de garder un oeil sur le RoadBook et sur notre position, car il est facile de partir sur une mauvaise piste, dans une mauvaise direction, car il y a des traces qui se croisent et partent dans toutes les directions.

 

photos ...

Gobi...la piste...et parfois quelques chameaux...

 

Le soir nous croisons à nouveau 2 collègues allemands qui plantent leur tente en bord de piste. On les avait déjà rencontré le soir d'avant, et on les retrouvera par hasard en Russie...Le monde des motards est tout petit :-)

 

photos ...

camping de fortune pour nos amis allemands

 

Nous, on continue. La nuit tombe lentement, laissant apparaître toute la gamme des oranges et des roses du ciel mongole au couché du soleil.

C'est tellement beau qu'on en oublie la fatigue.

On roule encore et encore, en pleine nuit maintenant, et là ça devient délicat. Plus on se rapproche de la ville d'Altai, plus nous croisons de véhicule et plus  la poussière soulevée par ces derniers, en pleine nuit, nous obstrue toute visibilité.

Le désert c'est déjà pas facile de jour, mais de nuit c'est une grosse galère. ...et là, on a une petite pensée pour les folos qui font le Dakar à moto, ces privés qui arrivent de nuit au beau milieux de dunes. Eux ce sont de vrais champions!

 

photos ...

caravanes de chameaux, dégradé d'orange, de rose. panorama idyllique avant la galère de la nuit noir...

 

A minuit, nous arrivons enfin à Altai, à bout de force, et pourtant on est pas encore couchés. Il faut maintenant trouver un hôtel ou un quelque endroit où dormir.

Altai compte deux hôtels, tous pleins! Une délégation du gouvernement mongole est présente ces jours-ci en ville, accompagnée des reporters TV et autres journalistes. C'est pas notre veine...

Durant près de 3 heures on tourne dans cette petite ville pour trouver où crécher, aidé par un habitant du coin et un chauffeur de taxi. On nous propose un dortoir d'écoliers, mais tous dorment déjà, et la responsable de l'école est un peu réticente..on la comprend. On essaiera ensuite une sorte d'hôtel-maison qui n'est en fait qu'un hôtel de passe, hyper crade...

On finira enfin dans une bâtisse, un peu en dehors de ville, pas trop sale, mais qui fait office de pension.. d'hôtel.. d'hôtel de passe, on ne saura pas trop. Il n'y a pas de douche, qu'un filet d'eau froide dans les WC de l'étage.

Comme deux zombies, on se plante là..et on dort. On avisera demain pour trouver une douche...

 

A la recherche d'un transporteur

 

 

Le matin, notre premier "job" est de trouver un endroit où dormir pour la nuit prochaine, et surtout de trouver une douche..ou un point d'eau. Nous repartons donc faire la tournée des deux hôtels, qui continuent d'afficher complets, et d'autre lieux quelque peu insolites. On finira par trouver une sorte de restaurant où ils ont des chambres à louer. Ils ont d'ailleurs que ça, car le resto proprement dit n'a rien dans le frigo...impossible d'y manger quoi que ce soit.

Sans se poser trop de question, on prend la chambre, car nous ne sommes pas les seuls à la quête d'un toit. Un groupe, que nous avions rencontré sur la piste le jour précédent, venu de Malaisie avec une dizaine de jeeps, a tourné toute la nuit à la recherche, comme nous, d'une crèche.

Dans notre chambre, pas de douche, mais la lavabo fera l'affaire. Vite mouillé, vite séché..l'eau est glaciale, mais on est enfin propre..quel bien ça fait :-)

 

Après un bref repas dans un resto qui a deux-trois aliments qui traînent au frigo, nous partons à la recherche d'un camion ou tout autre transport, nous permettant de rapatrier nos motos jusqu'à Ulan Baator..et nous avec. Pour ne pas transformer ma moto en tas de pièce détachée, et au plus vite changer de suspension, on ne voit que cette solution.

 

photos ci-contre

au resto, on évitera le mouton et la biquette, ce sera une omelette comme d'hab.

le soir, dans notre chambre, en attendant notre chauffeur...

 

Wogii, un mongole de Ulan Baator mais travaillant à Altai, se propose de nous aider, lui parle bien l'anglais. Quelque heures plus tard, il vient nous trouver en chambre avec 2 chauffeurs.

Le premier a un semi et transporte du bois jusqu'à UB, mais il peu aussi charger nos bécanes et nous avec sur le pont du camion. Il n'a pas de place en cabine, cela veut dire que nous avons 30heures de route, assis sur des billes de bois, au soleil.

Le second a un mini-bus et pense pouvoir y faire entrer les deux motos. C'est un brin plus chère mais nous serons assis et à l'abri. Rendez-vous est fixé avec ce dernier à 21h pour le départ, direction la capitale mongole.

A 21h on est prêt, paquetés...les heures passent et pas de chauffeur. Lorsqu'enfin il arrive, il nous réveil...il est 10h le lendemain matin.

Il nous conduit en périphérie de ville pour charger les motos dans son van. Comme il n'y a aucune rampe en ville, nous profitons d'un remblais de terre pour faire rentrer les bécanes au niveau du bus.

 

Maintenant tout est prêt pour le départ, et pourtant nous attendons..on ne sait quoi.. A 15h arrive une femme et ses deux enfants, et un homme. Sans mot dire ils s'installent dans le van. Il était prévu que nous voyagions seuls, mais bon...ici si on ne s'entraide pas on ne fait rien. Alors ils viennent avec nous jusqu'à UB, ils voyagent ainsi gratuitement.

 

photos ...

en périphérie de ville nous chargeons les bécanes dans le van. Wogii est présent, intrigué par nos engins..

 

31 heures de route....

 

 

Enfin...nous partons, nous quittons enfin Altai qui nous laissera un souvenir très mitigé.

2 heures de piste plus tard, on s'arrête, une pièce du pont arrière du van vient casser. L'état des pistes et le poids des motos auront eu raison de notre mini bus.

On bricole les pièces cassées avec du fil de fer, et c'est reparti.

 

photos ...

en plein désert de Gobi, le pont arrière du van casse...trop de poids..

 

photos ...

c'est reparti..avec nos co-voyageurs

 

On roulera encore jusqu'au coucher de soleil, jusqu'à un lieu-dit où les yourtes sont toutes aménagées en restaurants de fortune (resto-route mongole). L'unique endroit où se restaurer à des centaines de kilomètres à la ronde.

C'est aussi, et surtout l'occasion pour notre chauffeur de se reposer un brin, il roule déjà depuis 6heures.

 

photos ...

au coucher de soleil, arrivée à notre resto-route mongole

 

Pour Crothe et moi, le souper sera composé de barres chocolatées et de quelques biscuits, car lorsqu'on voit la tronche de la biquette, qu'ils servent à toutes les sauves, on s'abstient. Mais on accepte le traditionnel bol de lait, chaud et salé :-)

Dehors, les gamins jouent au foot et viennent observer les deux étrangers que nous sommes. Ils tentent des "hellos" timides, rigolent et repartent taper dans le ballon.

 

photos ...

Pause biquette...

 

On poursuit. La seule halte de la nuit est lors d'un passage de rivière. On tourne un moment en pleine nuit pour trouver l'endroit où le niveau d'eau est le plus faible, et le risque de s'enliser le moindre.

 

6 heure du mat. Notre driver stoppe le van, nous sommes à Bayankhongor. Nous avons parcouru 400km en ...15 heures! On reste ici une bonne heure, pour manger et pour que notre chauffeur puisse dormir un moment. A 7 heure on remet le cap, il nous reste 600km jusqu'à UB, mais les derniers 300km sont goudronnés, nous assure notre chauffeur, alors ça devrait aller plus vite.

 

Il est 22heure quand nous arrivons enfin à Ulan Baator, après 31heures et 1'000km assis sur un gros vibromasseur.

 

Ulan Baator...un léger retours à la civilisation...

 

 

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Gankhuyag et Zaya, qui tiennent une agence de voyage à UB et qui nous on donné un gros coup de main, quelques jours plus tôt, pour recevoir en temps et en heure les colis à Khovd.

Avec l'aide de Gankhuyag, nous partons à la recherche qu'un garage pour ma BM, mais on se rend très vite compte que c'est peine perdue. Ils n'ont que de toutes petites suspensions, produites en Chine ou en Russie, pour des vieilles 125cm3.

 

Je prends alors contact avec mon garage en Pologne, qui me met en relation avec le centre BMW Motorrad pour la Russie, à Moscou. C'est la dernière chance de pouvoir continuer notre périple, car il nous reste près de 10'000km à parcourir, et sans amortisseur ce n'est pas faisable.

A Moscou je parle avec le chef de la section moto, lui transmet de suite les numéros de production et de série de ma bécane. Il m'appelle quelques heures plus tard avec une bonne nouvelle..enfin une!

Ils ont à Moscou un modèle identique en magasin, et il se propose de démonter le bloc amortisseur sur ce modèle et de me l'envoyer en express à Irkutsk, en Sibérie orientale. Un envois express de 5'300km.

Irkutsk est proche du lac Baïkal, à 1'000km de Ulan Baator, et la route devrait être bonne, ce doit être donc faisable sans trop endommager la moto.

Le boss de BMW à Moscou nous donne rendez-vous à l'agence BMW automobile (car il n'y a aucun revendeur moto là-bas) dans 3-4 jours, le responsable de l'agence à Irkutsk est déjà au courant et il fera le nécessaire pour monter la nouvelle suspension sur ma moto...sous garantie..!!!  BMW RUSSIE..QUEL SERVICE..!!! Merci les gars, sans vous c'était retour à la maison avec le transibérien ;-)

 

Le soir on retrouve Jörn et Ingo et on se fait un bon resto ensemble. Ils en ont autant besoin que nous, alors ce sera un "Mongolian Barbecue" à volonté avec de la bonne bière locale! un vrai régal, et un retours à la civilisation.

La peau du ventre bien tendue, on part à la recherche d'un pub où continuer la soirée, mais après minuit ce n'est pas aisé. On finit dans un troquet local typiquement mongole pour un dernier Irish Coffee. Le parton cherche partout dans sa réserve mais revient bredouille..il n'a pas de wisky, mais comme il a de la wodka à profusion on improvise un "Russian Coffee" qui fera bien l'affaire. Le patron, lui n'en croit pas ses yeux...de la wodka avec du café... ;-)  Ici tout est bon pour remplacer le fameux lait chaud salé !!!

 

photo ci-contre

au Mongolian Barbecue, avec Ingo et Jörn...une bien belle soirée!

 

Comme nous avons rendez-vous à Irkutsk dans 3-4 jours seulement et que nous prévoyons 2 jours de trajet depuis UB, nous décidons de rester les deux prochains jours pour ne pas exploser le budget avec les prix astronomiques des hôtels russes.

 

La deuxième journée à UB est donc dédiée au "farniente"..et c'est bien venu!  Le soir on retrouve nos amis Ingo et Jörn. Eux partent le lendemain matin en direction de Irkutsk, alors on se promet de se retrouver là-bas.

 

Le jour suivant on tourne un peu en ville, histoire de s'imprégner de l'ambiance locale et de comprendre, si cela est possible, comment fonctionne ce pays très particulier.

Inutile de s'éloigner du centre ville, car au-delà des quartiers neufs s'étalent des bidons villes à perte de vue, faits de yourtes et de bâtiments en tôles rouillées.

 

photos ci-contre

...petite visite, relax, de la ville d'UB..

 

UN BRIN DE CULTURE...!

L'arrivée en masse des monades à UB c'est intensifiée après l'hiver 2010, extrêmement rude, qui a causé la perte de plus d'un million de bêtes, et dû à un manque d'eau croissant sur l'ensemble du territoire. L'exode rural a poussée plus de 500'000 personnes vers UB durant la seule année 2011.

Ulaan Baator est classée seconde ville la plus poluée au monde par l'OMS.

Pour se faire une idée, la Mongolie c'est un territoire 2.3 fois grand comme la France avec une population de 2.8 millions d'âmes, c'est aussi 1.7 habitants au km2, alors qu'en France la densité est de 97 hab. par km2. De plus, la seule ville d'Ulaan Baator compte 1'700'000 personnes, donc cela laisse 1'100'000 nomades pour les zones rurales, ce qui fait moins de 0.7 habitant au km2 hors de Ulaan Baator. Pas étonnant que l'on puisse y voyager sur plusieurs centaines de km sans jamais voir personne!

 

photo ...

mongolian map. Source Wikipedia

 

photos ...

vue de la ville d'UB par satellite. Source Google

 

photos ...

vue des bidons-ville au nord d'UB, en bordure immédiate des habitations du centre ville

 

En fin  de journée, on retrouve Olga, notre amie espagnole rencontrée à Khovd. Elle est arrivée à UB la veille, après 50 heures passées dans un mini bus en provenance de Olgii, entassée avec 13 autres personnes. En fin de compte, nous on a pas trop a se plaindre après nos 31 heures de bus ;-)

On partage un lunch dans une "French Bakery" du centre et on échange nos histoires, qui souvent ont des point bien similaires. Pour chacun d'entre nous, la Mongolie c'est rude..c'est une vraie épreuve qui met à vif les nerfs des personnes les plus patientes.

 

Du désert jaune au désert vert

De la Mongolie à la Sibérie

 

 

A peine quitté le centre ville de Ulaan Baator que les pistes de sable se rappellent à nous. On roule cap au Nord, en direction de la Russie.

On avait prévu 2 jours pour rallier Irkutsk, mais au vue de l'état des pistes et de certaine routes il nous faudra compter 3 jours, car je n'arrive pas a imprimer un rythme suffisamment rapide à ma bécane, qui elle continue de danser au grès des trous et des bosses.

 

photos ci-contre

en périphérie de UB

 

photos ci-contre

peu avant Sushbaator, le sable a laissé place à la steppe

 

Nous passons notre dernière nuit en Mongolie, dans le bled frontière de Sushbaator.

Demain nous serons en Russie...enfin. Jamais nous aurions pensé, un jour être si heureux de passer la frontière russe... :-)

 

Ne crachons tout de même pas dans l'assiette. Ce pays, la Mongolie, est grandiose..hors du temps,à mille lieues de nos coutumes. C'est aussi une terre où l'homme vit avec l'animal en parfaite symbiose, en total complémentarité.

La Mongolie c'est en fin de compte magique, mais il faut y être préparé, il faut la mériter....

 

...un jour nous y retournerons, c'est sûr...!

 

Project and realisation by FREEWAY Come with us, Freeway 4U2 Home